Le secteur de l’Enseignement supérieur privé en Tunisie est hautement stratégique

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L’engouement pour l’enseignement privé est généralisé aux trois niveaux de cycle (primaire, secondaire et supérieur). Les parents mettent de plus en plus la main à la poche pour financer et assurer une éducation de qualité à leurs enfants. Son objectif est de vous aider à atteindre le bon niveau d’apprentissage dans un environnement sûr et discipliné, grâce à une logistique éducative moderne (telle que les TIC), et, en définitive, d’assurer l’avenir de la bonne profession.

Une étude de 2021 sur l’enseignement privé en Tunisie de 2010 à 2020, menée par le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES), a constaté une augmentation de 500 % du nombre de personnes optant pour l’enseignement privé. En raison de cette tendance, le nombre d’écoles primaires privées a presque sextuplé, passant de 102 en 2010 à 600 en 2020. Au cours de la même période, le nombre d’élèves inscrits dans les écoles privées a presque quadruplé. Le nombre d’étudiants est passé de 21 509 à 97 843 (+355 %). Situation actuelle Concernant l’enseignement pré et secondaire, le nombre d’établissements d’enseignement privés a atteint 445 en 2020 contre 292 en 2010.

Le nombre d’étudiants inscrits dans ces deux cycles est passé de 56 285 à 87 936 sur la même période. La part du public est toujours très importante, nous devons donc voir la situation dans son ensemble. Selon les statistiques du ministère de l’Éducation, « Chaque année (2020/2021), les établissements publics primaires et secondaires accueillent plus de 2,5 millions d’élèves, tandis que les établissements privés n’en comptent que 150 000. Avec seulement 5% des enfants entrant dans le secteur privé chaque année, l’étude a révélé que le développement se fait au même rythme au niveau de l’enseignement supérieur et de l’édition numérique.

Depuis le début des années 2000, la Tunisie s’est dotée d’un véritable secteur privé d’enseignement supérieur, destiné à concurrencer et compléter un secteur public surchargé et partiellement inadapté. Le but ultime est d’encourager le développement d’un marché de l’éducation gratuite. Les chiffres ont ensuite été suivis. De 2012 à 2018, le nombre d’établissements privés d’enseignement supérieur a augmenté de 26,7% (+29 établissements). Le nombre total d’étudiants inscrits dans le secteur privé représente 13% du corps étudiant total. Par ailleurs, le faible pourcentage d’étudiants étrangers, notamment africains, fréquentant les établissements d’enseignement supérieur privés ne doit pas masquer une tendance significative.

Il s’agit d’une véritable politique de pouvoir en Tunisie qui vise à faire de la Tunisie une destination attractive pour les étudiants étrangers francophones. Par région, le Grand Tunis détient la plus grande part de marché avec respectivement 40,8% et 50% des écoles privées et des étudiants qui y sont inscrits. Le taux est beaucoup plus faible dans les régions de l’intérieur du pays. Ce déséquilibre est à l’incapacité de ces régions à supporter le coût de l’enseignement privé. Coût Selon les recherches, le coût par élève (primaire inscrit dans une école privée est estimé en 2020 à 5 000 dinars durant le cycle primaire.

Selon d’autres sources, même des sondages enquête menée par les médias de la place, dans certaines écoles, les parents payés pour l’année scolaire 2021-2022, 5 000 dinars de frais d’inscription, auxquels s’ajoutent 800 dinars mensuels. Riches, elles recherchent l’excellence pour leurs enfants, souvent des établissements d’envergure internationale. Pour les classes moyennes et pauvres, c’est une seconde chance pour leurs enfants après avoir abandonné l’école publique. Mention spéciale pour les classes défavorisées. Selon l’Institut Afkar, organisme de conseil qui travaille sur les politiques publiques et sur les données officielles du ministère de l’Éducation nationale, les enfants issus de milieux défavorisés sont surreprésentés dans les établissements privés.

Ces mêmes catégories sont les plus sujettes à l’échec ou à l’abandon. Exclus du système public, ils doivent se tourner vers le secteur privé, seule alternative pour poursuivre leur scolarité jusqu’au baccalauréat. Enfin, loin des seuils dramatiques que montrent les chiffres, l’enseignement privé en Tunisie gagnerait à être intégré dans un secteur hautement stratégique. A travers ce secteur, la Tunisie peut jouer un double rôle très profitable pour le pays, à savoir devenir une ressource nationale et même un formateur pour le Sud, notamment la région de l’Afrique sub-saharienne et un partenaire fournisseur de cadres pour le Nord.

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